Pourquoi et comment renoncer à une succession ?

Boris
Cofondateur & CEO
BLOG17 novembre 2023

Saviez-vous que, chaque année, des milliers de Belges renoncent à une succession ? En effet, en tant qu’héritier, vous n’êtes jamais obligé d’accepter la part d’héritage qui vous revient. La loi vous laisse trois options :

  • Accepter la succession ;

  • Accepter la succession sous bénéfice d’inventaire ;

  • Renoncer à la succession.

D’ailleurs, de nombreuses raisons peuvent pousser des héritiers à refuser un héritage, notamment :

  1. Ne pas devoir assumer les dettes du défunt ou devoir gérer une succession qui ne contient presque rien ;

  2. Faire bénéficier vos descendants de cet héritage ;

  3. D’autres raisons d’ordre personnel et familial.

Néanmoins, renoncer à sa part d’une succession n’est pas une décision à prendre à la légère. Dans cet article, nous passons en revue les raisons qui peuvent vous y pousser, les conséquences de cette décision et la procédure à suivre.

Pourquoi renoncer à une succession ?

1. Pour éviter de payer les dettes du défunt

Première raison qui peut vous pousser à refuser votre part d’héritage : tout simplement parce que la personne qui décède laisse parfois des dettes. Celles-ci font également partie de la succession, au même titre que les biens du défunt.

Parfois, ce passif successoral, donc l’ensemble des dettes, dépasse le montant de l’actif successoral, l’ensemble des biens légués en héritage. On parle alors de succession déficitaire. Si, en tant qu’héritier, vous ne souhaitez pas assumer le paiement de ce passif, vous avez le droit de renoncer à la succession.

2. Pour en faire bénéficier vos descendants

Vous pourriez également choisir de renoncer à la succession pour en faire bénéficier vos propres descendants. En effet, peut-être n’avez-vous pas besoin de ces biens. Dans ce cas, vous pouvez refuser l’héritage de façon à ce qu’il soit transmis directement à la génération suivante.

Ce mécanisme, appelé « saut de génération », permet ainsi d’économiser des droits et des frais sur votre propre succession (en effet, ces biens ne seront « taxés » qu’une fois : quand vous refusez d’en hériter et les transmettez à la génération suivante). Attention par contre que ce principe ne permet pas forcément de réduire le montant des droits de succession à payer, car dans certaines Régions, il existe un principe qui empêche l’administration fiscale d’être “lésée” par un saut de génération. Si vous voulez en savoir plus, Louise, l’une de nos expertes en succession, a préparé une explication complète sur le saut de génération en matière de succession.

Combien coûte un refus de succession ?

Les tarifs pour une renonciation varient selon le montant de l’héritage :

  • Lorsque l’actif de la succession est très faible ou lorsqu’elle est déficitaire (qu’il y a davantage de dettes que d’avoirs), la renonciation peut être signée gratuitement chez le notaire.

Notez que certains notaires peuvent tout de même facturer des frais (administratifs, gestion de dossier…) à la famille. Il est conseillé de poser la question au notaire à qui vous faites appel dès l’ouverture de votre dossier afin d’éviter des surprises par la suite.

  • Lorsque l’actif de la succession dépasse 6.000 euros, l’acte devient payant. À nouveau, il faut demander au notaire de préciser ses honoraires dès le début du dossier. Il faut tout de même compter quelques centaines d’euros pour ce type de document.

Stratégies pour minimiser les coûts du refus de succession

Malheureusement, il n’existe pas vraiment de manière de réduire le coût d’un refus de succession. En effet, le barème fixé par la loi pour savoir si la renonciation sera gratuite ou payante est contraignant et est établi pour 2023 à 6.093,20 € (le montant est indexé chaque année).

La seule solution pour réduire au maximum le prix de ce refus de succession, c’est de choisir avec soin le notaire qui rédigera l’acte de renonciation pour vous et de faire attention aux éventuels frais supplémentaires qui pourraient s’ajouter.

En effet, même si l’actif de la succession que vous comptez refuser ne dépasse pas le plafond de 6000 euros fixé par la loi et que, par conséquent, l’acte de renonciation rédigé par le notaire est gratuit (et que vous ne devez pas payer de droits d’enregistrement), votre notaire pourrait facturer des honoraires supplémentaires pour les recherches et les vérifications supplémentaires qui pourraient s’imposer dans votre cas. Informez-vous donc en amont sur vos options ainsi que sur les conséquences de la décision que vous prenez et les implications financières que cela pourrait avoir, surtout quand on sait qu’une renonciation peut entraîner une cascade d’autres démarches.

Quelles sont les conséquences d’une renonciation à une succession ?

Le fait de renoncer à une succession est une décision importante dont il faut mesurer les conséquences :

- Lorsque vous renoncez à une succession, vous n’héritez de rien et vous perdez votre qualité d’héritier : comme vous n’êtes plus considéré comme un héritier, vous ne recevez aucun des biens du défunt, mais vous ne devez pas assumer ses dettes non plus.

- Dès lors qu’un héritier prend la décision de renoncer à une succession pour laquelle il était héritier (on l’appelle alors « renonçant »), ce sont ses enfants qui sont appelés à la succession – donc deviennent héritiers. À leur tour, ils doivent décider s’ils veulent accepter non la succession.

Attention : si les enfants du renonçant sont mineurs (ce qui arrive plus souvent qu’on ne le pense), l’accord du juge de Paix est nécessaire pour qu’ils puissent eux aussi prendre une décision par rapport à la succession. Cette demande auprès du juge de Paix entraîne des démarches et un coût supplémentaires. Une fois l’accord du juge de Paix obtenu, toutes les personnes souhaitant renoncer à la succession peuvent le faire ensemble.

- La renonciation à une succession est un acte définitif. Une fois la renonciation actée, les renonçants ne peuvent a priori plus revenir en arrière, et ce, même s’ils apprennent par la suite que la succession comprenait en fait d’autres biens.

Comment renoncer à une succession ?

Chez qui se rendre pour refuser un héritage ?

Pour renoncer à une succession, vous devez vous rendre chez le notaire de votre choix. Tous les renonçants peuvent d’ailleurs se présenter ensemble pour que leur renonciation soit inscrite au sein du même acte.

Il est également possible de mandater une personne qui pourra aller signer le document de renonciation en votre nom.

Sachez que Legacio peut également vous accompagner dans votre processus de renonciation : en effet, nous pouvons vous mettre en contact avec un notaire et vous conseiller pour les démarches.

Faites attention à certains actes que vous pourriez poser avant de renoncer à la succession, car ils pourraient signifier que vous avez de facto accepté la succession (alors même que vous comptiez la refuser). On parle alors d’acceptation tacite de la succession. C’est le cas par exemple si vous décidez de vous installer dans un bien immobilier appartenant au défunt ou si vous utilisez de l’argent présent sur les comptes du défunt entre son décès et le moment où ils sont bloqués.

Legacio peut vous aider

Vous avez pris votre décision et êtes résolu à renoncer à la succession à laquelle vous avez droit ? Vous avez encore des questions et souhaitez l’avis d’un expert ? N’hésitez pas à contacter un juriste Legacio. Nous répondons à vos questions et vous accompagnons dans toutes les démarches auprès du notaire.